C’est un beau duo que présentent ces deux comédiens, parfaitement accordés avec ces histoires de neige, de froid, de banquises, grande ourse et autres animaux polaires. Trois légendes composent cette création, toutes évoquent de lointains pays. La première se passe au Japon, où une mère cherche ses deux enfants, Heiko et Aruo, égarés dans la tempête de neige. La seconde nous explique comment la grande ourse, descendue sur terre, avec sa fille, y sera maltraitée comme une étrangère (sic !). La troisième nous entraîne au rythme des pérégrinations d’Annak Paktur, femme inuit battue par son mari.

Vous l’avez compris, ici, on plonge au cœur des contes initiatiques, avec ce qu’ils peuvent receler de cruauté, de vengeance, de tension dramatique. Bien entendu, la ténacité, le courage, l’amour d’une mère pour son enfant, triompheront de toutes les adversités de la vie. La conteuse – comédienne joue sur certaines répétitions, pour faciliter les repères des enfants, les bruitagesdumusicienfontlereste,c’estunbeaumomentàpartagerenfamille.

Isabelle d’Erceville pourhttp://www.lamuse.net/

TTSur la scène, un parterre de fleurs gelées ; au milieu, une conteuse dans une grande robe

noire et un percussionniste qui ponctue le récit d’un crissement de cymbale, d’un roulement de

tambour. Avec sobriété et sans en cacher la noirceur, elle nous livre trois contes cruels, venus

des pays du froid. L’angoisse d’une mère qui cherche ses enfants dans une tempête de neige.

La Grande Ourse, qui vient sur Terre avec sa fille pour chercher à manger et ne trouve

qu’indifférence et tromperie. Et l’histoire étrange et fantastique d’une femme inuit qui battue par

son mari, se réincarne en toute sorte d’animaux. La comédienne ne lâche pas son public : avec

sa diction nette et sa présence forte, elle fait monter d’un cran à chaque récit l’intensité

dramatique, jusqu’au refrain final que les enfants reprennent avec elle comme une litanie.

CONTES D’HIVER - Françoise Sabatier-Morel

D'emblée l’atmosphère est créée, décor simple, une conteuse comédienne joue tous les rôles : le Roi, le père, les fils, la poule...Accompagnée par un excellent musicien percussionniste ponctuant le récit: souffle de vent glacial, neige qui tombe, pas sur la glace...

Contes traditionnels des pays du froid, on grelotte de peur et de plaisir! Une voix juste, une diction sans faille, facilitent l'évasion des jeunes spectateurs.

Spectacle à recommander !


Françoise Le Goïc - ligue de l'enseignement du Val de Marne